Edito

Que nous disent les jardins des rapports de force régissant une société donnée, d’une capacité à se coaliser, à résister et à transformer cette même société ? Voilà l’enjeu de ce nouveau numéro de Dynamiques. Les formes et les usages du travail de la terre évoluent constamment au cours du temps, les jardins ne cessant d’accompagner et de provoquer les mutations économiques, sociales, politiques et culturelles des régions où ils se développent. Dans cette optique, les jardins actuels sont les héritiers d’une longue tradition, certes de production alimentaire, mais aussi d’un dialogue avec le vivant « avec le souci permanent de refléter le monde en même temps que d’en manifester une vision »[1]. Cette permanence et cette diversité interpellent, en témoigne la vaste littérature qui aborde la thématique des jardins : de nombreuses monographies, articles, blogs, reportages en détaillent les différentes facettes. Les recherches et débats contemporains sont animés par des réflexions autour de la défense de l’environnement, du désir d’un autre rapport au vivant, d’une volonté de changer les modes de production et de consommation, de l’envie de retisser du lien et des solidarités entre toutes et tous.

À leur tour, les auteur.e.s de ce Dynamiques sèment quelques graines dans le champ de la réflexion autour des jardins collectifs et des forces vives qui les animent depuis le 19e siècle. Des jardins ouvriers aux jardins partagés, pédagogiques, d’insertion sociale, ou encore de formation professionnelle, ils interrogent les différentes formes qui permettent de tisser du lien au cœur du jardin, de faire acte de résistance et de transformation sociale.

Bonne lecture !

Notes
[1] VASSORT J., Les jardins de France. Une histoire du Moyen Âge à nos jours, Paris, Perrin, 2020, p. 317.